Mirador a annoncé sa sortie sur Steam il y a peu et nous avions été un peu surpris. En effet, nous nous attendions plus à une early access au vue de l’avancée connue. Le jeu avait été assez avare en vidéo de gameplay et nous avions peu de détails sur le contenu réel du jeu.
Mirador est un jeu coop de type hack’n’slash (selon les développeurs) où vous êtes amené à combattre des boss créés par les autres joueurs. Une fois un boss battu, vous pourrez décider de retourner au camp de base pour profiter de vos loots ou alors décider de continuer le combat contre un autre boss au risque de perdre votre butin si durement acquis. Après quelques heures de jeu, nous vous livrons nos impressions sur ce jeu qui nous avait fait rêver.
Un univers onirique
Premièrement il faut bien l’avouer, la DA de Mirador est une petite merveille. On sent que les développeurs ont eu a coeur de sortir des sentiers battus un peu comme ceux de Book of Demons. Même si cela reste assez basique, on se croirait dans une sorte de rêve éveillé tant par l’aspect graphique du jeu que par la bande son qui est de toute beauté. Ce sentiment passe aussi par les deux héros que vous pouvez contrôler pour le moment : un chien et un corbeau pour qui la communication passe uniquement par un aboiement et un croassement.
Tout cela participe à faire de Mirador une sorte de madeleine de Proust. Mirador vous plonge dans un vague souvenir de votre enfance teinté de calme et de poésie. Il n’y a pas à dire les premières minutes sur Mirador sont rafraichissantes et pleines de promesses.
Un océan de solitude
Une fois la partie lancée, pas de contexte, pas de cinématiques, pas d’explications, rien de rien, on vous parachute au milieu de la citadelle sans vous dire un mot et à vous de comprendre ce que vous avez à faire. Bon il n’y a au final pas grand chose à comprendre puisque le jeu se résume à deux activités : la création de boss et le combat contre les boss. Pour aller affronter les redoutables créatures imaginées par les autres joueurs, il vous suffira de passer un portail pour vous retrouver dans une sorte de salon ou vous pourrez être rejoint par un camarade de jeu mais cela de manière complètement aléatoire.
Ne cherchez pas à jouer avec vos amis, c’est tout bonnement impossible. Le matchmaking est géré par le jeu et de la manière la plus opaque possible. Vous allez vous retrouver à deux ou tantôt seul sans trop savoir pourquoi et sans aucune indication du jeu vous permettant de savoir s’il est en train de vous chercher un compagnon d’aventure. C’est pour nous un gros défaut du jeu, car Mirador est typiquement le genre de jeu qui gagne énormément en intérêt quand vous y jouez entre amis.
Edit 28/07 18h50 : un update vient de voir le jour sur steam avec la possibilité de lancer une partie avec un ami ou avec un joueur au hasard. C’est une bonne chose en soit mais cela démontre encore une fois que le jeu est sorti prématurément.
Ok, simple, basique, basique
C’est donc seul ou a deux que vous allez traverser le portail vous menant au monde où vous aurez à trouver l’arène du boss. Ce monde est totalement vide, vous n’aurez aucun ennemi à vaincre avant de pouvoir défier le gardien des lieux. Une fois au sein de l’arène, celle-ci va se sceller et le combat va pouvoir commencer. Vous pouvez tout aussi bien contrôler votre personnage au clavier avec des mouvements gérés par les touches ZQSD ou alors avec une manette. Il ne sera toutefois pas possible de modifier le binding des touches et c’est excessivement frustrant.
Pour vaincre votre ennemi, vous disposerez de quelques compétences. Une attaque rapide, une attaque puissante grâce à votre épée, une esquive, un blocage avec votre bouclier et un lancer de boomerang. Ce dernier devra, une fois lancé, être récupéré pour être à nouveau utilisé. Et … c’est tout. Dans Mirador, il n’y a pas de système d’évolution de votre personnage. Pas de compétences autres que celles de base, pas de stats, pas d’équipements, pas d’arbre de talent. Rien, nada, niet … le vide complet. On a du mal à comprendre de ce fait comment on peut qualifier Mirador de hack’n’slash. Et quand bien même on se rabattrait sur un genre rogue like comme Risk of Rain 2 ou Hadès pour définir Mirador, on est encore bien loin de ce que peuvent offrir ces deux jeux par exemple.
Qui plus est, la sensation d’impact est inexistante. Porter un coup léger ou puissant ne fera aucune différence quant à la sensation de frappe. Quoique vous fassiez, vous aurez l’impression de brasser du vent avec votre épée. Il en est de même pour votre lancer de boomerang. On aurait pu imaginer un mécanisme permettant d’interrompre certaines attaques d’un boss, mais il n’en est rien. Bref le gameplay dans sa globalité se révèle bien fade et sans intérêt.
Une difficulté sans demi-mesure
Pour ce qui est des boss, ils sont d’une incroyable difficulté. On ne vous laisse même pas la moindre chance d’apprendre à vous battre et en plus à chaque mort, vous recommencerez sans tomber sur le même ennemi à vaincre car les rencontres sont aléatoires. Vous avez l’impression d’un combat entre David et Goliath. Il faut toutefois préciser qu’au lancement du jeu, les boss présents devaient être ceux désignés par Sauropod.
Au fur et à mesure de notre temps de jeu, nous avons commencé à rencontrer des boss plus simples qui ont surement été créés par d’autres joueurs. Tellement simples même, que cela en devenait ridicule. Bref, l’équilibre de la difficulté n’est pas du tout au rendez-vous du titre de Sauropod Studios. On aurait vraiment aimé une difficulté croissante basée sur un système du genre ELO. Alors oui les combats restent addictifs mais le tout est gâché par une gestion approximative des hitbox et une monotonie dûe à l’inexistante progression de votre joueur.
Le Gepetto des boss
Une fois le le boss vaincu vous pourrez soit revenir à la citadelle ou passer un nouveau portail pour en affronter un nouveau au risque de perdre le butin ramassé précédemment. Le loot amassé ne sert qu’à une seule chose, construire votre propre boss. Vous aurez donc la possibilité d’équiper des pièces d’amure différentes mais aux propriétés inconnues donc surement uniquement cosmétiques. Vous pourrez aussi appliquer une couleur sur ces armures. Enfin vous aurez à lui donner une arme et un pattern de combat. Ce dernier vous permettra d’assigner à votre combattant une succession de compétences communes rares ou épiques. Enfin, vous allez pouvoir affronter votre propre boss pour savoir s’il propose un défi à la hauteur de votre machiavélique imagination. Votre boss pourra alors affronter les autres joueurs et collectera même du butin en cas de victoire.
Oui cette idée de création de boss est excellente mais elle est mal exploitée et bien trop sommaire pour être vraiment intéressante sur le long terme. En effet la personnalisation des pattern est bien trop simple pour permettre aux plus inventifs d’entre vous de proposer des défis uniques. Ce manque de profondeur dans les choix conduira forcément à une monotonie dans la création. On aurait aimé, par exemple, visualiser les combats contre d’autres joueurs ou encore modifier en live un pattern pour surprendre l’adversaire. Mais tout cela n’est pas présent et laisse Mirador avec un goût d’inachevé.
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